
Febelauto a organisé sa première journée de la circularité le jeudi 17 octobre dans le but de promouvoir l'utilisation de pièces automobiles de seconde main dans les réparations de véhicules. Car les pièces automobiles d'occasion ne présentent pas seulement un avantage en termes de coûts, mais contribuent également de manière significative à la durabilité. D'une part, grâce à l'économie de matières premières et d'autre part, grâce à la réduction significative des émissions de CO2.
Ce jour-là, Febelauto a réuni les principales parties prenantes du secteur du démontage et de la réparation automobile afin d'examiner comment les pièces usagées peuvent être mieux utilisées et comment les défis existants peuvent être relevés au mieux. Des représentants d'AG Insurance, du carrossier Axial, de la société de leasing ALD Automotive, des importateurs Renault et Volvo, du distributeur multimarque Cardoen, de l'organisme de recherche VITO, de la fédération technologique Agoria et d'Eco Repair Score étaient présents.

La journée a commencé chez Autohandel Didier, centre de recyclage agréé et l'un des plus grands démanteleurs et vendeurs de pièces automobiles d'occasion en Belgique. Mathieu Pannier nous a offert une visite passionnante de son entreprise, qui stocke actuellement 2 000 voitures en fin de vie et 130 000 pièces détachées automobiles. Mais malgré son stock important et ces sept ponts de démontage, la demande de pièces d'occasion dans son entreprise dépasse l'offre. C'est pourquoi Autohandel Didier aspire à développer son activité pour répondre à la demande.

Après la visite, Griet Van Kelecom, chef de projet pour la circularité chez Febelauto, a animé une table ronde au cours de laquelle les participants ont échangé leurs points de vue sur les opportunités et les défis liés aux pièces automobiles de seconde main. Nous présentons brièvement les principales conclusions :
Les défis
- Pénuries d'approvisionnement : la demande de pièces de seconde main dépasse l'offre. Cela souligne la nécessité d'un plus grand nombre de fournisseurs, mais aussi d'une meilleure adéquation entre l'offre et la demande (véhicules hors d'usage plus adaptés).
- Complexité de la recherche : La recherche de pièces d'occasion prend souvent plus de temps que la commande de pièces neuves, dépendant du niveau de digitalisation du centre de démantèlement et du degré de centralisation des plateformes de vente (actuellement trop nombreuses et de qualité inégale).
- Défis logistiques : Le réseau de livraison des pièces d'occasion entre les partenaires n'est pas encore partout aussi bien organisé que pour les pièces neuves.
- Aucune traçabilité : Trop de véhicules en fin de vie qui peuvent encore être démontés pour obtenir des pièces d'occasion disparaissent dans le circuit illégal ou sont exportés. Il est nécessaire d'améliorer la traçabilité des véhicules hors d'usage afin de pouvoir réutiliser au niveau national/européen, les pièces et les matières premières récupérées.
- Risque de coûts pour les garagistes : Les garagistes qui proposent des pièces d'occasion risquent de devoir payer la différence de coût si la pièce n'est pas disponible et qu'une nouvelle pièce doit être achetée à la place.
- Risque de coût pour les carrossiers : Les carrossiers obtiennent de toute façon des remises sur les pièces neuves, de sorte que la différence de prix entre les pièces neuves et les pièces d'occasion est souvent trop faible pour être répercutée comme un avantage pour le client. De plus, avec les pièces de carrosserie usagées, ils ont souvent du travail supplémentaire et donc des coûts, comme le décapage et la remise en peinture de la pièce de seconde main.
- Restrictions en matière d'assurance : Les compagnies d'assurance sont sous pression pour maintenir les primes à un niveau bas et, à moins que les pièces d'occasion n'offrent des économies significatives ou une incitation, il est difficile de convaincre les clients d'accepter des pièces d'occasion.
- Gestion des stocks : la gestion et le suivi d'un double stock (pièces neuves et pièces d'occasion) entraînent un surcroît de travail, de complexité et de concurrence interne pour les importateurs de marques officielles.
- Période de garantie inégale : la garantie sur les pièces d'occasion devrait être la même que celle sur les pièces neuves.

Opportunités :
- Soutien des pouvoirs publics : l'expérience d'autres pays montre que les mesures prises par les pouvoirs publics, telles que la réduction du taux de TVA, l'obligation de garantie et/ou un deuxième devis obligatoir, peuvent encourager l'utilisation de pièces de seconde main.
- Bonne volonté des consommateurs : selon une étude d'Allianz, 89 % des consommateurs seraient prêts à faire réparer leur voiture avec des pièces d'occasion. En outre, toute réparation de véhicule n'est pas forcément une question d'assurance. Deloitte a également constaté que les consommateurs sont de plus en plus nombreux à faire des choix durables, à condition qu'ils soient neutres en termes de coûts.
- Rapports ESG : cette obligation imposée à toutes les entreprises à partir de 2027 encourage l'engagement en faveur d'initiatives durables, notamment la gestion, la réparation et le recyclage durables de la flotte de véhicules. L'importance des critères de durabilité dans les appels d'offres (marchés publics) augmente également. C'est pourquoi Febelauto, en collaboration avec Eco Repair Score, a développé un calculateur permettant de calculer le gain en CO2 des pièces détachées d'occasion par rapport aux pièces neuves dans le cadre de la réparation d'un véhicule. L'outil fait son chemin dans plusieurs entreprises en Europe (dont Claimparts et GPA 26).
- Nouvelle réglementation sur les véhicules hors d'usage : la prochaine réglementation européenne sur les véhicules hors d'usage (VHU), qui devrait entrer en vigueur l'année prochaine, met fortement l'accent sur la « réutilisation » et vise à professionnaliser et à mieux structurer le marché des pièces détachées d'occasion. Chaque État membre sera tenu de mettre en place une politique d'incitation à la réutilisation des pièces de seconde main et devra en rendre compte à la Commission européenne.
- Augmentation du nombre de demandes d'indemnisation : le nombre de demandes d'indemnisation déposées auprès des compagnies d'assurance augmente (malheureusement) de 10 % par an ! De plus en plus de voitures doivent être réparées et cela peut être mieux fait avec des pièces d'occasion.

Bien qu'il reste encore de nombreux défis à relever avant que les pièces automobiles de seconde main ne soient largement adoptées en Belgique, l'évolution des tendances dans d'autres pays est porteuse d'espoir. En France, par exemple, la loi oblige les garagistes à donner aux clients deux devis de réparation : l'un avec des pièces neuves et l'autre avec des pièces d'occasion, afin que les consommateurs puissent faire leur choix. En Allemagne, l'intérêt pour les pièces de seconde main augmente également grâce au succès de Claimparts. Les voix qui s'élèvent en faveur de la création d'un cadre légal comme en France sont également plus nombreuses. Les États-Unis et la Suède ont pris des mesures pour stimuler le marché des pièces d'occasion il y a plus de 25 ans.
Febelauto est optimiste et compte sur la prochaine réglementation européenne pour accélérer l'utilisation de pièces automobiles d'occasion dans les réparations. Les pièces détachées d'occasion peuvent devenir un élément important du secteur de la réparation automobile, contribuant ainsi à une plus grande durabilité dans le secteur automobile.
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