Comet : et la mousse des sièges de voiture devient carburant

Comet : et la mousse des sièges de voiture devient carburant

Traditionnellement, la mousse et les textiles des sièges des véhicules en fin de vie partent grossir les volumes de déchets mis en décharge. L’entreprise belge Comet Traitements change la donne : depuis 2014, elle développe un procédé pour en faire du carburant liquide, qui vient alimenter une centrale de cogénération. Le groupe Comet porte ainsi à 98 % son taux de recyclage des véhicules hors d’usage. C’est encore un peu mieux que la moyenne belge de 97,3 %, qui fait déjà rêver les autres pays européens.

Le rebut du rebut : encore valorisable

Dans le groupe belge Comet, (presque) rien ne se perd. Recycar, le centre de dépollution agréé du groupe, démantèle les véhicules hors d’usage, en réutilisant, recyclant ou revalorisant au maximum leurs composants. Il y a peu, son taux de recyclage dépassait de peu les 95 %. Désormais, grâce à un nouveau procédé développé chez Comet Traitements, une autre filiale du groupe, Comet parvient à recycler une grande partie de ces derniers déchets : textiles et mousses des sièges, bois, polymères et films plastiques.

Jusque-là, cette masse volumineuse prenait la direction de la décharge. Désormais, Comet Traitements les « craque » pour les transformer en carburant liquide. Ce carburant de synthèse vient alimenter l’installation de cogénération qui produit une partie de l’électricité et de la chaleur dont l’entreprise a besoin. Le projet a été cofinancé par la Région Wallonne au travers du plan Marshall.

Du carburant, mais pas seulement

Le carburant liquide constitue environ 55 % du produit de la transformation. Le craquage produit en outre du carbone (25 %), réinjectable dans l’industrie sidérurgique pour la production de l’acier. Les cendres (20 %) constituent le troisième produit de cette transformation. C’est le nouveau déchet ultime de cette transformation.

« En matière de recyclage des véhicules hors d’usage, la Belgique figure déjà parmi les meilleurs élèves d’Europe, avec un taux de 97,3 % de matériaux récupérés, recyclés ou revalorisés » indique Catherine Lenaerts, directrice de Febelauto. « C’est mieux que le taux déjà ambitieux de 95 % imposé par l’Europe, et nécessaire pour obtenir l’agrément de centre de dépollution. Des innovations comme celle du groupe Comet nous aident à continuer à améliorer ce chiffre. »

De l’usine pilote à la solution commercialisable

L’usine pilote (voir photo), située à Obourg, est capable de transformer 250 kg de déchets par heure. L’objectif de Comet Traitements est de construire, dans les années qui viennent, une usine d’une capacité de 5 tonnes à l’heure. Celle-ci couvrira deux fois les besoins énergétiques de l’ensemble du groupe. L’énergie non utilisée localement sera réinjectée sur le réseau. Elle devrait couvrir la consommation d’électricité de 8 000 ménages.

Comet Traitements a fait breveter une phase critique du procédé. « C’est une solution unique en Europe pour les déchets de véhicules hors d’usage, même si d’autres technologies similaires sont en développement sur des plastiques d’emballage ou des pneus » indique Pierre-François Bareel, Administrateur délégué de Comet Traitements. « L’objectif, après la mise en œuvre d’une première usine chez nous, est de commercialiser la technologie. Le marché en Europe correspond à l’équivalent d’une centaine d’usines. »

« C’est une solution unique en Europe. L’objectif, après la mise en œuvre d’une première usine chez nous, est de commercialiser la technologie. » - Pierre-François Bareel, Administrateur délégué de Comet Traitements

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