Voiture incendiée : que devient-elle ?

Voiture incendiée : que devient-elle ?

Le phénomène des voitures incendiées ou calcinées a pris de l’ampleur ces dernières années, notamment suite aux émeutes. Ces véhicules prennent généralement la direction d’un centre agréé de dépollution, comme Deknudt Autoparts à Leuze-en-Hainaut. Charles Deknudt nous explique ce qu’ils deviennent.

Un phénomène en augmentation

« C’est un phénomène relativement nouveau » constate Charles Deknudt, qui dirige avec son frère Pierre l’entreprise familiale Deknudt Autoparts, 50 ans cette année. « Depuis 10 ans, les voitures incendiées se sont multipliées avec les émeutes. » Les accidents sont aussi responsables de quelques départs de feu par an.

Dépollution

De toutes les voitures déclassées qui arrivent sur le site de 5 hectares de Leuze-en-Hainaut, les épaves sauvées des flammes ne sont pas les mieux aimées. Chaque semaine, le site en réceptionne en moyenne 2 ou 3. Extrêmement salissantes, elles sont d’abord dépolluées : en d’autres termes, tous les fluides potentiellement polluants sont extraits et évacués vers les filières de traitement adéquates. « En général, il ne reste que l’huile de moteur à évacuer » précise Charles Deknudt : « le mazout a brûlé, et les autres liquides se sont évaporés. Un véhicule qui brûle, c’est toujours mauvais pour l’environnement. »

« Un véhicule qui brûle, c’est toujours mauvais pour l’environnement. » - Charles Deknudt, Deknudt Autoparts

Remise en circuit des pièces récupérables

Quand elles n’ont pas entièrement brûlé, il est parfois possible de récupérer certaines pièces pour les remettre en circuit comme pièces d’occasion. « Ce n’est pas la majorité » déplore Charles Deknudt. « Dans les véhicules non brûlés que nous démontons, c’est déjà un exploit si nous pouvons récupérer 25 % des pièces. » Dans les véhicules passés par le feu, la moyenne tourne plutôt autour de zéro à quelques pourcents.

Broyage

Une fois prélevées les éventuelles pièces réutilisables et les huiles à recycler, la carcasse part chez le broyeur, où elle sera concassée. Les métaux seront revalorisés en sidérurgie et métallurgie. Les autres résidus de broyage (textile, plastique…) seront soit recyclés, soit utilisés comme combustible. En moyenne, les différents centres agréés par Febelauto parviennent ainsi à réutiliser d’une manière ou d’une autre 97,1 % du poids total des véhicules hors d’usage, véhicules brûlés compris (chiffre 2019). C’est encore mieux que la norme de 95 % imposée par les réglementations.

Destruction administrative

La vie administrative du véhicule se terminera, elle, une fois son numéro de châssis radié à la DIV. Pour ce faire, le centre agréé introduit tout simplement le numéro dans le système EMS de Febelauto. Chaque soir, Febelauto transmet ainsi en moyenne 500 numéros de châssis à la DIV pour destruction administrative.

« Un véhicule qui brûle, c’est toujours mauvais pour l’environnement. » - Charles Deknudt, Deknudt Autoparts

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