
La collaboration et la transparence tout au long de la chaîne d'approvisionnement sont extrêmement importantes pour atteindre les objectifs de durabilité. une coopération étroite entre les fournisseurs, les recycleurs, les décideurs politiques et les autres parties prenantes favorisent une utilisation responsable des matières premières, réduisent l'impact sur l'environnement et stimulent l'économie circulaire.
Dans l'industrie automobile, les chaînes d'approvisionnement sont fortement mondialisées. Le virus Corona, la guerre en Ukraine et la hausse des prix de l'énergie et des matières premières qui s'en est suivie ont semé le chaos dans le secteur. La prise de conscience de la dépendance du secteur à l'égard de la Russie, de la Chine et d'autres États autocratiques en termes de matières premières et de composants est de plus en plus forte. Des lois environnementales plus strictes exigent également une plus grande transparence sur les fournisseurs, les matières premières fournies, les matériaux et les composants : qu'est-ce qu'ils contiennent ? Quelle est leur origine ? Comment sont-ils traités ? Existe-t-il des alternatives durables ? Comment sont-ils transportés et emballés ?

Les sites de production et les fournisseurs du secteur automobile sont aujourd'hui soumis à des normes strictes en matière d'émissions de CO2, d'efficacité énergétique, d'utilisation d'énergie neutre pour le climat, de gestion des déchets et d'empreinte sociale. Par exemple, Volvo travaille avec 900 fournisseurs de matériaux et 7 400 fournisseurs de produits et services indirects. Ensemble, ils forment la ‘Volvo Cars Sustainability Supply Chain Platform’. Toutes ces entreprises font l'objet d'une sélection et d'une évaluation approfondies. BMW encourage également ses fournisseurs à adhérer à des normes environnementales et sociales élevées par le biais de ses "Circular Economy Procurement Guidelines". En formant des partenariats aussi étroits, fondés sur des valeurs et des principes de durabilité communs, elles créent une chaîne d'approvisionnement plus résistante et plus durable. Toyota, Ford et l'alliance Renault-Nissan-Mitsubishi ont également pris des initiatives dans ce sens. Stellantis, pour sa part, a lancé les "Supplier Sustainability Awards" pour reconnaître et récompenser les fournisseurs qui excellent dans la gestion de l'environnement et la responsabilité sociale. Le groupe Volkswagen, quant à lui, vise à ce que 95 % de ses fournisseurs aient une note positive en matière de durabilité d'ici 2040. Un objectif plutôt ambitieux quand on sait qu'il compte 63 000 fournisseurs dans pas moins de 96 pays !
Les constructeurs automobiles consacrent également davantage d'efforts à la traçabilité des matériaux et des composants. Cela s'applique certainement aux batteries. Ils utilisent la technologie blockchain pour suivre, par exemple, les minéraux (lithium, manganèse, cobalt, graphite, mika et nickel) de la source au produit final et aussi pour avoir un aperçu en temps réel du mouvement des pièces et des composants dans leur "chaîne d'approvisionnement" complexe. En effet, cette technologie rend sûr et efficace l'échange de données entre les fabricants, les fournisseurs et les distributeurs.

À l'avenir, les véhicules et les batteries des véhicules électriques hybrides seront également suivis depuis leur production jusqu'à leur fin de vie. Le nouveau règlement européen sur les batteries et la nouvelle proposition sur les véhicules hors d'usage vont déjà dans ce sens avec leurs "passeports" pour batteries et véhicules. Cela permettra de préserver des matières premières précieuses dans la chaîne et de stimuler l'économie circulaire.
L'éco-design gagnera donc en importance, mais certainement aussi la traçabilité de tous les véhicules, pièces et matériaux, ainsi que leur collecte et leur traitement durables en vue d'une réutilisation. Et c'est justement là qu'il y a du pain sur la planche ! Car chaque année, 4 millions de véhicules disparaissent dans l'Union européenne... Cela fait beaucoup de matières premières et de pièces perdues. Malheureusement, les véhicules hors d'usage finissent trop souvent dans le circuit illégal, y compris en Belgique. Ils sont exportés ou recyclés de manière non durable en dehors de notre réseau.
Febelauto lance donc un appel urgent à toutes les autorités et au secteur pour qu'ils mettent en place des systèmes d'enregistrement des véhicules mieux connectés, qu'ils interdisent l'exportation de véhicules et d'opérateurs illégaux et qu'on renforce la coopération entre les producteurs et les recycleurs. C'est le seul moyen de conserver des matières premières précieuses en Europe et de soutenir l'économie circulaire.
Ce n'est qu'en travaillant ensemble que nous pourrons vraiment boucler la boucle.